mercredi 26 septembre 2007

Anniversaire

Avec un peu de retard, voici quelques photos mémorables de l'anniversaire de Manon !

Encore un gros merci à tous pour vos marques d'affection...

mercredi 12 septembre 2007

Vas-y, souffle!

Il y aura 11 bougies. Je parle au futur car le jour J, c'est samedi. Le 15 septembre. Je sais, pourquoi être en avance pour en parler?... Tout simplement parce que papy et mamie seront là, pour le week-end (plus on est de fous plus on rit!!)... et aussi parce que l'anniversaire de Manon rime avec "la journée du patrimoine"... donc nous serons quelque part, dans un chateau du coin, à écouter le guide, à s'imprégner de la visite, de l'architecture, du temps qui passe... nous aimons revenir en arrière, comprendre, admirer... Manon est une passionnée d'histoire, de vestiges, de pierres... elle rêve d'être archéologue... C'est une envie bien peu commune... qui mérite qu'on lui fasse plaisir...
Je lui souhaite d'accéder à ses rêves les plus fous.
Pour ma part, je suis rêveuse chaque 15 septembre. Je regarde ma fille et je me demande comment j'ai pu me tracasser autant pour cette enfant si robuste aujourd'hui... si jolie, si calme... comment j'ai pu douter qu'elle parviendrait à être comme tous les enfants de son âge, noyée dans la masse...
Elle grandit et les traces de sa prématurité s'effacent... comme elles s'estompent de ma mémoire... rendant cet accouchement plus docile...
Son caractère et ses goûts sont atypiques mais plus on approche de l'adolescence, plus les personnalités se mettent en avant et l'originalité est alors mieux accueillie... c'est comme si elle était davantage faite pour un monde d'adultes, qui sait ce que veut dire différence, racisme, intolérance... comme si elle avait une maturité plus compatible avec cette tranche d'âge...
Pourtant elle n'est pas mature sur tout. Le quotidien la bloque et l'enquiquinne.
Elle ne veut pas être bousculée. Elle nie la cruauté, la méchanceté. Elle ne veut pas souffrir.
Manon a été longtemps notre enfant "point d'interrogation"... celle que nous avions du mal à déchiffrer... celle qui a toujours mis une barrière entre son monde et le nôtre... celle qui était passive...
Aujourd'hui elle est la petite fille sans laquelle notre famille serait amputée d'une douceur, d'une force tranquille et d'une grande innocence...
Elle est la plupart du temps silencieuse, solitaire... elle mange aussi vite qu'un courant d'air... et réapparait à pas feutrés, tel un chat qui s'immisce, doucement...
Si la vie nous l'avait enlevée, si les choses avaient mal tournées en néonat, nous aurions perdu la plus merveilleuse des petites filles...
Nous en avons conscience chaque jour et mesurons la chance que nous avons eu...
C'est un réel bonheur que de vivre avec cette enfant née trop tôt...
Elle ne lit pas ce blog, qui ne vit que grâce à elle et pour elle...
Un jour, elle le fera sans doute... elle me l'a dit...
Dans cette éventualité, je me permets de lui dire combien je l'aime et combien sa naissance a tout bouleversé...

Cool, Manon...

mardi 4 septembre 2007

La marche

Manon a pris son temps. Pour tout, mais particulièrement pour marcher. j'ai flippé. Beaucoup. J'avais beau me dire que les comparaisons entre deux soeurs sont malsaines, stupides, et encore plus inutiles quand il y a deux parcours, deux naissances, radicalement différents... Je comparais. J'avais toujours un petit vélo qui pédale dans ma tête et une idée fixe : pourquoi ne marche t-elle pas???
J'ai tout envisagé. Avec une tendance maladive à croire qu'on ne m'avait pas tout dit sur les séquelles motrices d'une enfant dite grande prématurée. J'ai eu peur que le couperet tombe, qu'on m'annonce un problème, sous forme d'une "commande qui ne se serait pas faite dans son cerveau : celle de la marche"... le truc dingue qui passe par la tête des millions de fois et même si vous avez beau l'éloigner, le réduire à néant chaque soir en caressant la tête de cet enfant si fragile, si précieux...il revient, plus fort, comme une boule de neige qui grossit dans une longue descente vertigineuse... incontrôlable...
Il suffit d'un rien, d'un mot.... n'importe où... au parc, au supermarché, à la sortie de l'école.... Vous êtes là, à tenir la main de votre petite louloute de deux ans, frisée comme un ange, le teint de porcelaine et les yeux très bleus... Julie sort de sa classe de maternelle et a besoin de vous pour lui enfiler le manteau d'hiver trop gros alors qu'elle tient le joli dessin qu'elle vous a fait avec amour.... vous n'osez pas lâcher la main qui vous serre et pourtant il le faut... alors la poupée de porcelaine se raidit, écarquille de grands yeux craintifs et choisit soit de vous attraper la tignasse comme bouée de sauvetage, soit de s'écrouler par terre comme en mille morceaux, les jambes raides, le corps dénué de toute souplesse... la douleur se lit partout en elle... physique, morale... nerveuse...
Une maman X est là, les bras croisés et lance un "bah elle ne marche pas encore cette grande là????"... la seule chose à ne pas dire...
Il y a deux choix : raconter la courte vie de Manon, de sa naissance à ses deux ans, et là, vous êtes sûre de ne jamais re-croiser cette maman, devenue confuse, et emplie d'une peine encore plus lourde que la vôtre... ou alors répondre un "bah non, elle prend son temps!!!" avec un regard qui en dit long sur la lassitude à devoir justifier un état de fait qui ne regarde que vous...
Dans ces moments là je me disais que j'aimerais bien connaître le petit rigolo qui a légalisé l'âge de la marche à un an!!!???? De quel droit? Et pour faire plaisir à qui d'abord????
Ce monsieur n'a-t-il donc jamais connu d'exceptions à la règle qui anéantiraient sa jolie théorie?? Aurait-il pu dire à toutes les personnes que j'ai croisé que chacun avait le droit de marcher quand bon lui semblerait????? que la peur pouvait être un facteur bloquant et que toutes ces réflexions ne faisaient que me mettre en vrac et démotiver ma fille???? que je me torturais l'esprit à cause d'eux et que je me faisais des noeuds au cerveau pour rien????
Manon a marché en été, loin de tout le monde, en Ardèche... là où personne ne la jugerait... et là où sa maman avait décidé de lâcher prise, de se laisser vivre....
Ce fut magique, le moindre souffle de vent pouvait la faire chavirer... mais c'était magnifique, très émouvant....
Elle n'a jamais été une fonceuse, elle a toujours pris soin de s'écarter des turbulents.... de ne pas prendre de risque....Elle pouvait me lâcher depuis longtemps mais j'étais un bouclier trop douillet, anti-choc....
Elle a toujours été maligne, calculatrice...
Elle l'est toujours...
Et ce que je croyais être de la paresse, de la mauvaise volonté, est en fait devenu l'une de ses plus belles qualités... la prudence....

Un clin d'oeil tout spécial pour Clochette, la petite puce d'Aïleen, qui se lance dans la grande aventure et à qui nous envoyons de gros câlins d'encouragement....