vendredi 29 juin 2007

Un déclic nommé Manon

Je ne sais pas pourquoi je fais un retour en arrière, là, tout de suite. Peut-être est-ce de te lire Aïleen, et de revivre à l'unisson les mêmes sensations, les mêmes interrogations, les mêmes frustrations... et avant tout, le même bonheur.
Le Grand bonheur devrais-je dire... celui de voir naître Manon un beau dimanche de septembre, celui de perdre toutes mes certitudes, celles qu'on a à 27 ans, qui vous rendent invincibles, mordants, et terriblement matérialistes...
J'avais une vie, un mari, une fille, un boulot, un appart, la capitale sur mon pas de porte... grouillante et trépidante... et puis plus rien, le vide, l'absence de futur...la peur de survivre à son bébé... chose dont je sais que je ne me relèverais jamais...
Ma mère me tenait la main et me disait: "Tu n'as pas été épargnée, tu sauras faire face..."... j'avais répondu "J'sais pas maman, j'ai vu des choses pas bien belles, mais là, c'est ma chair, il faut qu'elle vive. Je vais pas m'en sortir sinon"... j'ai failli tomber et ne pas me relever une fois, il y a longtemps...mais ce n'était pas mes tripes à moi qui étaient à l'air, à vif... c'était celle d'un homme qui avait tout fait pour que cela lui arrive... peut-être qu'un jour j'en parlerais avec cohérence, de ce 13 juin 1978, mais là, je ne peux toujours pas... Le jour où j'ai vu Manon pour la première fois, j'ai pensé de suite à mon père qui ne m'aimait pas et qui m'avait toujours dit "tu n'es qu'une bonne à rien"...
Il devait bien rigoler de là-haut, de me voir pétrifiée devant la couveuse de ma fille, il avait tristement raison... j'avais même pas su la garder neuf mois dans mon ventre... J'étais la plus nulle des mères qui puissent exister...
Manon m'a sauvée, de moi-même, de cette vie que je m'apprêtais à vivre qui n'était pas pour moi...
je lui dois tellement...
Certains amis sont partis aussi, jusqu'à ceux qui étaient nos témoins de mariage... affolés, nous pouvions être contagieux... le malheur, la poisse... nous en étions porteurs... grave erreur dans notre lancée professionnelle... nous étions des gagnants, nous sommes devenus alors des perdants... "ils sont sur la touche desormais, disait-on de nous..."... je ne sais pas pourquoi certains n'ont pas compris... que nous avions au contraire une grande chance de ne pas finir comme eux...
Les ex témoins et amis sont aujourd'hui divorcés, l'un des deux a fait une tentative de suicide l'an dernier...
C'est bien triste. Je ne souhaite de mal à personne, je ne leur en veux même pas.
Qui peut dire qu'il a la vraie recette du bonheur???... celle qui a fait de moi une grande émerveillée, qui va vérifier chaque soir avant de s'endormir que le petit être tant aimé respire comme il faut, et que je me dis que j'ai un véritable trésor sous la couette, la plus grande richesse qui soit, qui s'appelle un enfant...
Peut-être bien moi finalement ... depuis que je suis maman...

mardi 26 juin 2007

Manon a mal aux jambes

Manon n'est pas une plaintive. Elle a dû apprendre à souffrir en silence. Quand je la regardais dans sa couveuse, rattachée à la vie par des fils multiples, je me demandais si elle avait mal. Des fois elle grimaçait, se tordait, mais aucun sanglot n'envahissait son dôme de verre. Jamais. J'avais le coeur serré quand je voyais l'infirmière lui remettre son tube dans le nez, avec une vitesse et une précision que je prenais pour du professionnalisme. Je ne pouvais pourtant m'empêcher de voir Manon plisser les yeux, écarter les bras et faire un rictus de douleur... encore silencieux... Tout ce silence m'a longtemps pesé. je me sentais si impuissante.
j'essaye d'être à l'écoute. Encore aujourd'hui. Car Manon est un roc. Elle peut supporter beaucoup avant de nous balancer au beau milieu d'un repas "au fait j'ai mal aux mollets, j'arrive plus à poser mon pied à plat, ça tire..."... généralement tout le monde se tait car Manon prend la parole une fois, pas deux. Faut dire qu'elle n'a pas que cela à faire: dans Warcraft, il y a sûrement un lion à zigouiller rapidement, c'est une question de survie ! Et ce serait bête de rater un niveau à cause d'un brouhaha de fourchettes qui l'a empêché d'en placer une !
Manon a mal aux mollets, tiens, tiens... Serait-ce la croissance qui la chatouille, de mauvaises chaussures achetées par mes soins, un effort surhumain en sport?
Je lui ai posé la question "depuis quand tu as mal, Moumoune?"
Elle a répondu, blasée "bah depuis 4 jours, je te l'ai dit quand je suis sortie de l'école, mais tu parlais avec la maîtresse de Zoé alors..."
Prise en flagrant délit de bavardage, je plaide coupable.
J'ai préféré finir sa phrase "alors je n'ai pas entendu et tu n'as pas répété?"
"bah non"
Sacrée "Moumoune". Elle me fait rire. je n'ai pas le droit à l'erreur avec elle. Elle m'informe une fois, de préférence quand Noé a besoin que je lui change sa couche ou que je suis en pleine conversation avec quelqu'un. Et après, je me débrouille. Je devine, j'espionne, je consulte ma boule de cristal... une maman doit entendre même si elle a dix mille trucs à faire en même temps!!!! C'est bien connu!!!!
Zoé m'a conseillé de m'acheter une paire de bras et une paire d'oreilles supplémentaires: si quelqu'un connait le fournisseur, je suis preneuse!
Manon souffre d'hypertonie musculaire. Rien de nouveau là-dedans. Elle a longtemps marché sur la pointe des pieds, les mollets raides, la démarche saccadée... courir était un exploit, elle n'avait pas une bonne foulée. Tout a fini par s'arranger avec le temps.
Un médecin à Paris m'avait dit que chez les prémas, le tendon du mollet était réputé pour arriver à maturation vers la puberté. J'ai gardé cette phrase en tête. Et je continue d'attendre patiemment.
Manon ne peut toutefois pas continuer à avoir mal. Des minutes de contemplation passive et des heures d'interrogation devant sa couveuse m'ont rendue hermétique à SA douleur. Trop c'est trop. Manon a eu sa dose de mal-être silencieux. Monsieur le kiné-fasciathérapeute, vous pouvez me prévoir une petite place dans votre agenda. j'arrive...

vendredi 22 juin 2007

sa soeur aînée, Julie


Julie n'a pas eu de problèmes de santé.
Il en fallait au moins une : ce fut elle.
Julie se demande donc comment je vais parler d'elle : "A quoi cela sert-il puisque je suis normale!?...ah oui, normal, le mot résonne encore dans ma tête....
Julie a bientôt treize ans.
Elle est bien dans ses baskets.
Elle l'a toujours été. Heureuse de vivre, heureuse d'être la première des petits enfants, heureuse d'être l'aînée de la famille...
Julie rêve sa vie. Depuis petite. Et elle ne s'en cache pas. Elle n'a pas de maigres aspirations, elle vivra loin, aux Etats-Unis de préférence. Elle aura un super boulot, un mari sur mesure (s'il fallait l'inventer, ce serait le fils de Johnny Depp et de Wentworth Miller!!!", un chien (un golden retreiver bien sûr, celui dont je n'ai jamais voulu!)... elle fera les plans de son "cocon familial", sa déco... La maison de Gabrielle dans Desperate Housewives n'est pas mal, c'est vrai, mais la sienne sera dix fois mieux...
A côté de cela, Julie a une vraie vie dans laquelle elle n'est pas exigente. C'est d'ailleurs assez paradoxal. Elle rêve de confort, de dressing impeccable avec plein de fringues et de chaussures... Elle compose pourtant ses ensembles chez Jennyfer ou Mim... sans m'imposer de marques...
Julie aime "SA" vie. Elle n'en veut pas d'autre pour le moment. Grandir c'est difficile, surtout quand on vient de se taper une cinquième européenne avec un niveau assez élevé... sans parler des bouleversements gynécologiques qui la plient en deux chaque mois, de l'appareil dentaire métallique qui a gentiment été accueilli par Zoé alors qu'elle avait à peine mis le pied sur le paillasson "oh on dirait Darla dans Némo!!!!", des cheveux qui deviennent gras, des petits boutons qui tapissent son front et son nez quand elle est fatiguée...
Non vraiment, si c'est ça grandir, Julie veut bien faire une pause.
Non, elle a une meilleure idée : passer tout de suite à l'âge où on redevient jolie, où le corps s'arrête de n'en faire qu'à sa tête, car Julie se trouve moche... c'est l'âge me direz-vous!! Je tente de prendre cela avec philosophie, de la rassurer, et de lui dire qu'être une femme, c'est de toute façon se trouver plein de défauts... Que pour le moment, sa croissance n'est pas terminée... qu'elle va s'achever bientôt, et que tout rentrera dans l'ordre.
Julie a décidé de me croire et d'attendre. finalement.
Julie aime les jeux d'ordi : c'est une épidémie familiale, un mode de vie, une marque de fabrique... A sept ans elle évoluait déjà dans le monde des Sims, A 9 ans dans celui des neopets et de chapatiz... dans Second life aujourd'hui...
Elle a des tas d'amis virtuels, qu'elle ne rencontrera probablement jamais... à part peut-être sa petite copine suisse, avec laquelle elle correspond depuis deux ans, frénétiquement...
Julie a des tas d'amis dans la vraie vie... elle flâne d'une demeure à une autre, soit pour y faire une soirée pyjama ou un après-midi manga avec tenue gothic lolita recommandée...
Pendant ce temps, Julie nous présente les parents de ses copines...nous sympathisons et programmons des barbecues, des pique-niques, plus raisonnables à notre âge! Nous sommes des "vieux", ne l'oublions pas, nous approchons de la quarantaine...
Julie ne s'intéresse pas encore aux garçons. Peut-être qu'elle ne me dit pas tout, je ne peux pas en mettre ma main au feu... elle me dit qu'elle les trouve un peu "lourds"... "C'est vrai, quoi! shooter quinze fois dans mon sac à dos, parler foot ou rugby tout le temps et me regarder les fesses, tu trouves ça malin, toi!!!!????"
Euh, non... finalement, elle a peut-être raison, ils sont "gavés lourds"!!!!!
Julie aime ses soeurs. Elle n'est pas très démonstrative avec Manon, qui la "bloque" un peu des fois... elle ne sait pas pourquoi... elle sait juste qu'elle l'aime plus fort que tout, qu'elle a souffert de la voir maltraitée en primaire, et qu'elle aimerait lui donner sa force... Elle se réjouit d'ailleurs à l'idée d'être en troisième qu'en Manon arrivera en sixième... elle la prendra sous sa coupe, et personne ne touchera une mèche de ses cheveux!!... Julie sera son coach perso, c'est prévu, qu'on se le dise...
Julie admire les capacités intellectuelles de Manon, et se plaît à dire qu'elle est "bête" quand elle ramène une "tôle" en maths... Nous ne pouvons pas la laisser dire une telle chose. Nous avons trois filles très différentes, et en sommes ravis. Elles sont complémentaires. Et chacune a des qualités et des défauts.
Nous ne voulons pas d'une autre Julie. Celle-ci est parfaite.
Julie a su se mettre de côté quand nous étions dans la tourmente, avec Manon, ou Zoé... elle a su grandir sans nous poser de problèmes... Bon nombre de médecins nous disaient que le retour de manivelle risquait d'arriver à l'adolescence, qu'elle nous reprocherait alors des tas de choses...
Nous la trouvons de plus en plus épanouie, sûre d'elle...
Julie nous rassure. Elle a encore dit hier que nous étions "trop cools comme parents", alors que j'amenais le repas sur la petite table de salon, trop contente de partager avec elle et Jean-Phi le "confession tour" de Madonna...
Julie va bien... c'est ce qu'elle fait depuis sa naissance...
Nous l'aimons tendrement, comme ses soeurs...

mardi 19 juin 2007

Manon "pas de bol"

Manon a beaucoup de petites trouilles et comme par hasard, ces vilaines petites trouilles le lui rendent bien. Je ne connais pas quelqu'un d'autre qui accumule autant les "pas de bol" (euh si peut-être bien son papa!!)...
Fort heureusement, le "happy end" survient toujours à la fin... je vous rassure.
Manon a peur du métro. Ce n'est pas de sa faute, je suis pareille. Nous avons vécu à Paris jusqu'à ses cinq ans, dans un quartier super, vivant, joyeux : le quartier d'Aligre dans le 12ème arrondissement. Je tentais des fois le coup de prendre le métro avec ma poussette et mes nanas, histoire d'aller chercher leur papa au boulot et de finir la soirée dans le quartier des Halles... Mais j'étais lessivée, poussiéreuse, avant même d'y arriver. Il ne faisait pas bon avoir des roues à la place des pieds dans ce Paris-là, et encore moins dans les couloirs du métro...
Manon avait donc déjà emprunté ce moyen de transport, accrochée à mon bras et à ma poussette. Je les tenais généralement comme une forcenée, les ongles enfoncés dans leurs petits poignets qui rougissaient sous la pression maladive de mes mains... Julie me disait alors "tu me fais mal, maman!" Je lui promettais de lâcher prise dès que nous sortirions de ce gouffre surchauffé et puant...
Au printemps 2003, nous avons projeté une virée à Paris pour voir une exposition de vieux trains sur les Champs Elysées. Nous descendions chez le frère de Jean-Phi, qui habitait encore à cette époque à la caserne de Champeret : il est pompier. J'étais super heureuse de revoir Paris, de retrouver son effervescence, ses rues, ses marchés...
Nous avons embarqué toute la "smala" avec nous dans le métro (je dis "smala" car le frère de Jean-Phi avaient déjà deux garçons à cette époque, un troisième est arrivé depuis). Les deux frangins dirigeaient la joyeuse troupe, distribuaient les tickets de métro aux mômes, trop fébriles de les composter eux-mêmes... je fermais la marche avec ma poussette canne, ma Zoé bien calée dedans, plutôt ravie de ne pas marcher, tout en papotant avec ma belle soeur.
Le métro est arrivé, et je tentais de ne pas paraître parano, de ne pas m'enchaîner à mes filles comme une folle furieuse... Jean-Phi m'avait dit "sois cool, je suis là"... Je lui avais dit "oui mais tu jettes un oeil, ok?"... les hommes ont à ce moment-là une façon bien spéciale de répondre "mais bien sûr que oui, comme si je le faisais jamais!!", qui vous incite à ne pas en rajouter sous risque de les voir prendre leur air blasé préféré... vous savez, le même qu'il prenne quand nous leur demandons de donner le bain à la petite dernière pour nous avancer et que nous arrivons en douce par dessus leur épaule en demandant : "Tu lui as bien rincé les cheveux??? L'eau n'est pas trop chaude??? Tu lui as fait faire pipi avant???"... si, si le même que cet air-là!!! Celui qui nous conseille de faire demi tour et de retourner à nos pâtes qui cuisent!!!!
J'étais donc confiante.
Je me tenais au pilier central, bien consciente que ma poussette enquiquinait tout le monde, malgré les regards baissés des parisiens fatigués, perdus dans un livre gris et ennuyeux, qui semblaient ne pas me voir... Manon était près de moi, debout, en train de décripter chaque nom de station... Jean-Phi était debout devant les sièges rabattus, avec Julie, tout près de la porte.
Manon a eu une phrase, unique, simpliste : "Y a combien de métro Maman?"... Nous prenions une ligne directe, sans aucun changement. Il y avait à peu près cinq stations...
Bref, un trajet à priori hyper fastoche, qu'on donne aux débutants fraîchement débarqués à St-Lazare, comme moi, en 1991...
J'ai répondu sans m'étendre sur la question "un seul Manon"...
j'ai regardé Zoé qui tétouillait son doudou lapin pour se rassurer, puis j'ai jeté un oeil à Julie et à Jean-Phi qui s'amusaient à dévisager les gens à moitié endormis, avachis, qui avaient dû louper leur arrêt... Je me revoyais des années en arrière, vivant dans cette capitale si grouillante et si belle... je me demandais si je pourrais y revenir, y revivre, maintenant que j'avais goûté au jardin, à la proximité de la mer en Normandie, à la vie tranquille... Tout revenait dans ma tête.
Le métro s'est immobilisé pour son premier arrêt et j'étais encore dans mes pensées.
Le bruit sourd annonçant la fermeture des portes a retenti, j'ai alors eu un sursaut et j'ai regardé Zoé... Manon ne tenait plus la poussette, elle n'était plus là... devant moi, de nouveaux visages me bouchaient la vue et j'ai juste eu le temps de secouer ma main en l'air et de dire "Jean-Phi, où est Manon?????!!!!" Les gens ont tilté, se sont écartés de mon champ de vision et j'ai vu Manon seule, stoïque sur le quai, les yeux écarquillés... le métro repartait... Jean-Phi m'a regardée, il a compris dans mes yeux que j'étais pétrifiée, et incapable d'agir... Il a bondi sur la porte automatique, l'a écartée de force et y a mis son bras... une personne l'a aidé et Jean-Phi a réussi à s'extirper et à tomber sur le quai, la chaussure encore coincée par le caoutchouc noir de la porte automatique, alors que le métro démarrait ...
J'ai juste aperçu ses yeux triomphants et rassurants, et le tunnel est arrivé, pour le wagon, et pour moi... j'ai senti venir le malaise et mon beau-frère est accouru pour me soutenir et me dire "respire, ça va aller, il est avec elle..."... Zoé tétouillait toujours son lapin et avait même trouvé sa tétine... j'avais chaud, froid... il me fallait de l'air...
J'ai eu le temps d'imaginer le pire, c'est incroyable ce que le cerveau humain peut pulser quand il est en panique. J'ai envisagé plein de scénarios affolants : Manon seule sur le quai, qui angoisse, part dans tous les sens, et tombe sur les rails... Manon qui pleure, reste immobile, et un individu s'approche pour lui dire "je vais te ramener à ta maman, viens avec moi" et elle disparaît avec cet inconnu, qui l'éloigne de sa vraie vie, pour lui en bâtir une autre, une méchante vie bien sûr...
J'ai ressenti une angoisse terrible, comparable à celle qui survient quand vous avez votre bambin sous les yeux dans le rayon lessive d'un supermarché... que vous lui dites "tu bouges pas de là" et que vous tentez comme une malade d'attraper le bidon le moins cher perché tout là haut... et quand vous le tenez enfin, triomphante, et bien le cher petit n'est plus là, envolé, disparu... la scène classique qui donne des suées froides et apprend ce qu'est la culpabilité maternelle...
Tout s'est bien terminé, vous vous en doutez. Jean-Phi m'a appelé sur le portable pour me dire : "tout va bien, je prends le métro suivant et je vous rejoins..."... Manon n'a pas eu le temps d'avoir peur car elle n'a pas vraiment compris... à la limite, je pense qu'elle a cru que c'étaient nous les farfelus, qui avions oublié de descendre... Elle m'a juste dit "bah maman, tu m'avais dit un métro???" J'ai pris ma nénette dans les bras et je l'ai serrée très fort.
je peux vous dire que la visite des trains sur les Champs Elysées s'est faite "à l'ancienne", c'est à dire petites mains cramponnées à ma poussette et aucune possiblité de regarder quoique ce soit sans m'avoir sur le dos!

samedi 16 juin 2007

Manon grandit

Quand je l'ai vue la toute première fois dans sa couveuse, dans la salle de réanimation tout juste éclairée et surchauffée, j'ai eu des pensées multiples, bousculées, absurdes.... "jamais elle ne grandira comme sa soeur..... aura-t-elle un retard de croissance toute sa vie?... comment sera t-elle à dix ans, à vingt ans???? ...."
J'étais complètement projetée dans le futur alors que je ne savais même pas si elle en aurait un...
Peut-être était-ce d'ailleurs une façon pour moi d'oublier la douloureuse phrase de la gynéco qui m'avait furieusement arraché ce petit être du ventre "petit bébé sur lequel je ne devais pas compter, ni m'attacher".... consigne inhumaine, impossible, irréfléchie qu'elle répétait comme une menace... que je ne pouvais pas appliquer...
Je regardais Manon sur toutes les coutures, tantôt effrayée, tantôt émerveillée...
Au fil des rencontres et du temps, j'ai eu tout le loisir d'entendre "oh, vous savez, moi j'ai des amis qui ont eu un prématuré il y a vingt ans, il mesure 1M85 et pèse 100 kilos maintenant!!!!"
Je prenais généralement un air ébahi et je regardais ma petite demoiselle haute comme trois pommes jouer au loin , frisouilles au vent, et gambettes toutes fines... je ne pouvais pas croire qu'elle atteindrait une telle taille, un tel poids.... déjà vu la norme familiale!!!.... et puis vu la tournure de sa silhouette, de sa morphologie...
Non, Manon serait une "minus", point final....Je dois dire que je vais sans doute changer mon fusil d'épaule... Manon ne prend pas du tout le même chemin emprunté par sa blondinette de soeur aînée... Julie reste un petit modèle... et prend des allures de petit bout de femme... elle voit ses copines de cinquième atteindre des sommets et des tours de poitrine dignes de leur mère... pas elle... Julie croyait que la nature qui réveille le corps d'une jeune fille et lui donne la possiblité d'avoir des bébés viendrait à son secours... pour l'instant, aucune transformation phénoménale à l'horizon... elle le prend bien et se rassure en me disant : "Maman, Eva Longoria et Vanessa Paradis, elles sont petites et un peu comme moi???"... Je vois le vent venir "Oui chérie, et cela ne les empêche pas d'être de très belles femmes....".... elle fait la moue et me dit "Dommage que je sois blonde aux yeux bleus, Eva Longoria, elle a tout ce que j'aime....Zoé est plus mâte que moi et brune... elle a de la chance..."....Ahlala, la nature fait mal les choses, quand on sait que Zoé voudrait être à la place de Julie!!!!
Manon ne se pose aucune question métaphysique et purement féminine de ce style. Eva Longoria, elle ne le connait pas!!!!! Par contre Arwen (du Seigneur des Anneaux), la princesse Peach (Dans Mario), ça lui parle davantage... mais pas en terme de beauté, car Manon est à mille lieux des critères actuels... elle ne dit rien quand je lui sors ses vêtements la veille au soir pour qu'elle les trouve le matin en se levant, tout juste fraîche et débarbouillée... elle enfile... des fois à l'envers... le temps que ses yeux se mettent en face des trous....
Je suis obligée de lui préparer sa "panoplie du jour" sinon cela risque d'être très déparaillé... Et je veux qu'elle soit soignée... je tente de lui faire une coiffure qui apprivoise sa tignasse épaisse, car elle zappe souvent la brosse à cheveux... en ce moment, je lui laisse repousser sa longue chevelure d'avant... elle a besoin de féminité... elle en manque déjà beaucoup dans sa façon d'être...
Manon a donc une morphologie différente comme je le disais plus haut... elle est encore assez petite mais elle est "charpentée", "massive".... il est hors de question que j'envisage de lui refiler les jeans du 12 ans de Julie, elle ne peut pas les boutonner!!!! Je suis en train de revisiter les fringues de l'été dernier de Julie qui sont trop petits, afin de les prévoir pour Manon, mais celle-ci trouve cela un peu trop fille, les bretelles fines, les caracos, bof bof... Manon a la poitrine qui pousse... elle m'a dit que certains garçons de sa classe regardait ses "tétés" et que ça l'énervait... bref, elle serait partante pour une armure complète comparable à celle d'Eowyn (encore le seigneur des Anneaux)... Plus sérieusement Manon aime le sportwear....
Je suis pratiquement certaine que Manon sera plus grande que Julie, que moi (fastoche je suis une naine!) et que ses cousines!!!! Qui l'eut cru???? Je suis même très amusée quand on revoit des personnes de la famille que nous n'avons pas croisé depuis des lustres, lors d'un mariage par exemple, et qui nous demandent "elle est où ta petite préma, au fait????"..... ouf!!!! on la cherche, on la mélange aux autres, on la confond... ça fait du bien!!!!!
Je me surprends alors à repenser avec nostalgie que dix ans en arrière, elle faisait la taille de ma main... que j'étais inquiète, suspendue aux nombres de grammes qu'elle prenait... et que chaque jour était une étape de franchie...

dimanche 10 juin 2007

Mes belles rencontres

Avant de commencer ce blog, j'ai eu la chance de connaître d'autres parents d'enfants prématurés, par divers moyens... je qualifierais même ces moyens de "bonne étoile"... car je ne cherchais pas vraiment à ce que cela m'arrive, j'étais juste spectatrice et lectrice de tout ce qui touchait à la prématurité...
La première rencontre s'est faite en novembre 2004... j'aimais bien me prendre un petit café (quand je le pouvais) devant "les maternelles" sur la 5, après avoir déposé les filles à l'école... les petits que je gardais ne venaient pas tôt le vendredi matin, je travaillais de 10h30 à 20H30... et je me souviens précisément que c'était un vendredi... Le sujet était comme par hasard sur la prématurité, je me suis entendue dire "oh bah ça pouvait pas mieux tomber!" et j'ai délaissé mes tâches de mère au foyer pendant toute la grande discussion... trop contente d'avoir un moment à moi... ce qui a été dit m'a bien sûr interpellé, plu, dérangé, agacé... j'ai pensé à cela toute la matinée et comme j'avais entendu Nathalie Labreton citer des ouvrages et parler d'un forum ouvert sur le sujet de l'émission, j'ai tenté le coup une fois mes petits zouaves mis à la sieste... je suis tombée directement sur un premier post, très joli, d'une maman d'Amiens, qui avait une petite fille prématurée de 18 mois... et j'ai alors fait une chose toute nouvelle pour moi, j'ai mis un message... et j'ai communiqué mes coordonnées... je ne savais pas si je faisais bien... j'étais fébrile et joyeuse à la fois... et j'ai guetté mon ordi tout le week-end... en vain...
C'est comme cela que j'ai connu Laurence... Tout comme moi, elle était tombée sur ce forum par impulsion, par besoin de cliquer, de fouiner... elle n'avait pas vu l'émission le matin vu qu'elle bossait, mais elle consultait ce site de temps en temps... pendant sa pause déjeuner...
Sa réponse m'est parvenue le lundi... mêlée à la surprise, la joie, la peur... on se demandait pourquoi on avait eu le même réflexe ce vendredi midi, pourquoi on s'était trouvé si facilement... Nos "pourquoi" étaient justifiés car nous avions eu l'impression que cette rencontre était logique, nécessaire et salvatrice... elle était en quête d'un espoir, moi j'étais en besoin d'hurler haut et fort "mais bon sang, arrêtez de dramatiser la chose, on s'en sort de cette naissance!!!!!"
Le destin a opéré... tout simplement....
Notre amitié virtuelle est forte, intacte et quasi quotidienne... Laurence est toujours là pour moi... nous nous connaissons mieux que personne car le fait d'être cachée derrière un écran ouvre la porte à une confession très inattendue et franche, volubile... elle révèle nos états d'âme et notre vie de maman... nos joies et nos peines... l'une peut remonter l'autre quand ça ne va pas... c'est très étrange...
Ma deuxième rencontre s'est faite par le biais d'un forum que j'ai découvert par hasard en mars 2006 : bbplumes... je cherchais sur le net des informations sur l'encoprésie de Zoé car elle devait partir début avril en classe de neige avec sa classe... je devais déposer un "protocole" pour que la maîtresse puisse lui donner son traitement journalier et on me demandait à l'appui un descriptif de cette maladie si peu connue... je n'étais pas dans un état très zen, ce départ m'angoissait beaucoup... la peur du blocage, de l'occlusion m'ont toujours mis dans un état de vrac pas possible... je cherchais frénétiquement sur le net un paragraphe explicite et court... pour ne pas affoler la psy scolaire, et contenter tout le monde... et je ne trouvais rien... Jean-Phi souriait en coin et disait pour m'"énerver" encore plus "oh voyons, c'est tout de même pas si compliqué Google!!!!" ... j'ai ronchonné et j'ai dit un truc du style "si, c'est nul, on trouve rien!!!! regarde, je suis sûre que même pour un sujet plus connu comme la prématurité, cet ordi va m'afficher n'importe quoi!!!"... et j'avais tort (!!!!)... bbplumes m'est apparu... et je me suis inscrite comme membre le jour même...
Ce forum est très bien fait. J'y ai appris beaucoup de choses... même si un retour en arrière n'était peut-être pas souhaitable... j'arrivais avec 10 années de vie avec Manon sous le bras, une envie furieuse de dire "eh les filles, vous en faites pas, ça va aller!!!" et j'ai pas su comprendre que mon témoignage n'était pas recevable... trop de parents étaient en plein dans la période de réa, de néonat, de troubles digestifs, de nuits blanches, de fatigue morale, d'incompréhension... mes écrits (si saoûlants, comme ces chapitres d'ailleurs!!!!) ont éveillé beaucoup de curiosité et de questions... mais je n'avais pas mesuré l'impact de mes années d'avance... il est clair que quand on est en plein "dedans", à digérer tout juste la violence de cette naissance, à faire le trajet hopital-maison 2 fois par jour, à regarder son bébé se battre chaque jour, on ne peut pas se projeter dix ans plus tard... la vie est suspendue, arrêtée, bouleversée... tout allait bien hier et aujourd'hui ces parents sont accablés par ce qui leur arrive... c'est inhumain, vicéral et cruel.. l'arrivée d'un enfant, on la rêve, on la répète cent fois dans ces nuits si agitées par la vie qui s'étale dans le ventre... rien ne prépare qui que ce soit à cela...
j'ai mis du temps à comprendre que ces mêmes parents avaient une envie farouche de vieillir pour être rassuré sur l'avenir de leur bout de chou... et que ma vie actuelle semblait être mensongère, embellie... Pourtant, lire les débuts de la scolarité de Manon a suscité beaucoup d'émoi et de trouille... Tout parent de prématuré se figure que le cauchemar s'arrêtera une fois que la lourde porte du service de néonat se fermera derrière eux, à jamais... Je l'ai cru aussi... mais c'est en fait le début... la naissance de leur enfant, la vraie...
Les adminstratrices du forum ont essayé de me re-cadrer, de me dire d'être plus en retrait...
Je ne sais pas su faire cela... je me suis eclipsée... emportant avec moi des amitiés naissantes, des adresses mails, des numéros de téléphones...
Nath était membre de ce forum... je la lisais toujours sans jamais rajouter mon grain de sel (étonnant, mais je me sentais étrangère à la géméllité!!!) jusqu'au jour où j'ai parlé de l'encoprésie de Zoé dans un post et qu'elle est venue y participer... Il n'a pas fallu longtemps pour que nous dépassions le stade du forum, pour que nos voix se répondent au téléphone, pour que nous instaurions un petit coucou du soir sous forme de mail régulier... Nath est comme de la glue, une fois qu'on a posé le doigt sur elle, on est collé, scotché, accro!!!! Nous nous sommes rencontrés chez elle un samedi de février 2007 et nous avons passé un moment plein de gentillesse, de richesse, d'émotion et d'amitié... elle a deux enfants merveilleux et un petit mari trop sympa... nous les aimons tendrement... nous ne leur disons pas assez!!!!
Nath vit pas mal de bouleversements en ce moment, et comme elle est toujours membre du forum, je vais lire ses posts de temps à autre... c'est comme cela que j'ai pu lire un petit message très réconfortant d'Aïleen à son égard, sous lequel figurait l'intitulé de son blog... et j'ai cliqué... machinalement...
J'ai adoré la lire et je suis passée de l'émotion au rire sans arrêt... j'ai vu des images défiler dans ma tête d'une vie écrite joliment, simplement et je suis tombée sous le charme d'une adorable fée nommée "Clochette"... c'est un vrai coup de coeur... un rayon de soleil venu de Lille... et l'urgence de savoir ce qui se passe chez ce trio attachant est égale à celle de finir un livre qui vous transporte et vous enivre... Aïleen, tu as un vrai talent tu sais!
la richesse de ces rencontres m'ont permis de sauter le pas, d'écrire ce blog... Je ne sais pas si je l'aurais fait sans ces mamans qui font partie de ma vie aujourd'hui... merci à elles... et à celles qui sont nouvelles dans ma vie, comme Nanou, Katia... il me tarde de vous connaître mieux...
Voilà, j'avais besoin de vous citer, les filles, ne m'en veuillez pas...
......
Dans le hasard de mes clics maladifs, je suis tombée sur un blog qui ne traite pas de la prématurité, mais de la mort d'un bébé... Zoé était en face de moi en train de dévorer sa tartine de nutella avec une jambe pliée et une posture digne de celle qu'elle prend sur un transat de plage... c'était mardi dernier, il était 7h30... le petit déjeuner emplissait la maison d'une odeur de pain grillé... et il allait pleuvoir.. ce qui a mis Zoé dans une humeur massacrante!!!!
Dans ce cas tout y passe ; "c'est nul l'école", "j'en ai marre qu'il pleuve" et pour changer "pourquoi la dame de la météo le soir elle dit jamais, demain on fêtera les Zoé???"
J'étais en train de me dire "bon sang, on démarre bien la journée, ça promet" quand elle a insisté et m'a dit "maman, alors, tu me dis pourquoi???"
J'ai commencé par lui dire "c'est pas moi qui aies choisi ton prénom c'est ton père, ma nénette, moi j'avais choisi Emma"... genre, je me défile, en espérant avoir la paix... "bah oui mais il est parti déposer Julie au collège, tu me réponds à sa place, maman!"
J'ai vu mon ordi allumé dans le recoin du salon et je lui ai dit "bon si tu veux, je vais regarder quand est-ce qu'on fête ton prénom sur internet, ok?" cela lui a cloué le bec cinq minutes, car après j'ai eu le droit à "pourquoi c'est pas Julie qui s'est appelée Zoé, c'est vrai quoi, elle a sa fête le 8 avril, elle!!!!!"... ah j'adore les matins pluvieux où je dors encore et où ma fille prend un malin plaisir à me sortir de ma torpeur...
Je me suis exécutée avant que le petit Noé que je garde n'arrive avec sa flopée de doudous girafes et son envie furieuse de me faire un bisou couleur BN ou barquette à la fraise (que j'affectionne et attends chaque matin bien sûr!)...
Et j'ai tapé, comme la femme pas douée en info du tout que je suis "quand fête-t-on les Zoé?"... et là, j'ai lu "mon ange Zoé"... d'abord une ligne, puis deux... puis l'intégralité, profitant de mon jour de repos le mercredi... avec un recul et une proximité étrange... je n'ai pas perdu mon bébé, et pourtant cette maman me met en état de choc et de dépendance en même temps... je lis tout avec mélancolie, j'ai mal pour elle, je trouve cela extrêmement bien écrit... j'appréhende de lire ce qui est arrivé à ce petit bébé nommé Zoé, je l'aborde la gorge serrée... je me sens très en colère contre la vie, la terre entière, contre cet illogisme qui veut qu'on survive à son enfant... et je pense à ce couple toute cette journée où je suis à profiter de mes trois filles...
Je sais que certains parents ont vecu ce drame similaire par le biais de la prématurité... je suis bouleversée... je pense à la naissance de Manon, à la chance que j'ai de l'avoir chaque jour avec moi...
Je joins le lien de ce ce blog... j'y ai réfléchi quelques jours et je suis arrivée à la conclusion que je devais vous le faire partager...
Voilà, j'ai réussi à en parler, je suis heureuse...
Je vous laisse enfin tranquille...

mercredi 6 juin 2007

un week-end parmi d'autres

En temps normal, au mois de mai (et surtout dans le Sud-Ouest!!!!) c'est direction le bassin d'Arcachon avec la table de pique-nique bleu-roi... (bah oui!!! celle en forme de valise qui perd une vis à chaque dépliage, et qui contient 4 places, ce qui implique chez nous que Jean-Phi squatte la glacière!!!!...)
C'était sans compter sur la superbe météo actuelle, nous avons donc révisé notre copie... faire des activités familiales avec 3 louloutes d'un âge différent, tout en faisant plaisir à tout le monde et tout en respectant le budget... c'est tout un art!!!! si si, vraiment... surtout quand on sait que Manon ne sait pas faire du vélo (faut vraiment qu'on s'y colle de nouveau!)... que seules la piscine et la marche sont envisageables... tout en sachant que : à 12 ans et demi, marcher, c'est en traînant la savate et en tirant une bouille de 3 mètres... nager : c'est trop cool, sauf que l'encoprésie de Zoé a été très virulente ce week-end, programme couches nuit et jour et 6 douches en tout... donc en maillot de bain, ça le fait pas...
Nous avons fait nos tâches courses et ménage le samedi matin... à deux, laissant Julie mener à la baguette ses frangines pendant une heure et demie... ce qui n'est pas trop difficile car chacune fonce devant son ordi (chouette la liberté!!!!) et se délecte devant son jeu du moment!!!!
L'après-midi fut consacrée à une séance médiathèque : remise des livres empruntés, choix d'autres trésors dénichés par chacun... commande d'un livre pour moi en prévision des vacances... seul moment où je n'ai ni télé, ni ordi....
Il fallait ensuite réfléchir au dimanche... fête des mères certes, on pouvait s'attendre à une tablée avec nos mamans chéries...mais nos mamans respectives étant loin et occupées, le facteur avait pris soin de leur livrer des bons d'achat afin qu'elles se gâtent dans leur boutique préférée... Bien sûr, la traditionnelle dromadaire carte les attendait dès minuit, avec le message vocal trop top qui va avec!!!
Nous avons donc fait un tour de table et il en a été décidé que nous irions voir Pirates des Caraïbes 3, le dimanche matin à la séance de 11h, au complexe de Villenave....
Manon a alors commencé à se lamenter de n'avoir pas vu le deuxième!!!! Le côté rigoureux et logique de ma fille ne supportait pas un tel raté!!! Elle ronchonnait "mais je vais rien comprendre, moi!!!!!"... suivi d'un "mais si!!!" de notre Julie irritée... cela n'a pas suffi à la décourager...
Donc séance de rattrapage... soirée pirates des caraïbes sur le canapé d'angle familial avec un repas expédié (vive les nems et le riz cantonnais!!!!) et le tour était joué!!!!
Nous avons vu le 3 comme prévu... Zoé a été très concentrée car c'est un film de presque trois heures... le pot de pop corn a bien aidé!!!! Elle a reconnu son Legolas adoré (Orlando Blum dans le Seigneur des Anneaux)... et était toute fière... Julie lui a dit en douce "t'as pas reconnu Jack Sparrow par contre???!!!"... "bah non..." .... Julie a enfoncé le clou "mais oui, c'est Willy Wonka!!!" (Zoé adore Charlie et la chocolaterie) Zoé ne l'a pas cru au début puis a dit "oh oui c'est vrai!!!"... ah ce johnny Depp, quel farceur! Il fascine tout le monde, de 7 à 77 ans, trop fort!!!
Manon était contente et commençait à nous dire en sortant "je me souviens pas du tout de l'attraction de Pirates des Caraïbes à Disneyland????".... façon détournée de me dire "c'est quand qu'on y retourne!!!!"... bah voilà, pas trop dur de trouver des sorties week-end!!! Direction Marne la Vallée!!!.. euh, oui, sauf qu'on y est déjà allé au moins cinq fois, vu qu'on a vécu à Paris dix ans et que les comités d'entreprise ont su nous le faire découvrir!!!! On a donc vite esquivé le sujet!!!!!
Avec une pirouette!!!! jusqu'à la prochaîne fois!!!!